Débat sur « Verdun 1916-2016 : un regard franco-allemand »

100 ans après la bataille de Verdun, qui a vu s’opposer les armées française et allemande sur une infime partie du front occidental pendant dix mois au prix de 700.000 morts, disparus et blessés, que convient-il de retenir d’une bataille devenue un « lieu de mémoire » obligé non seulement pour l’histoire de la Première Guerre mondiale, mais aussi pour l’histoire des deux pays et, au-delà, de l’Europe ?

Très rapidement, on le sait, la mémoire de Verdun a fait l’objet d’interprétations divergentes entre la France et l’Al-lemagne. Du côté français, elle est vite devenue le symbole même d’une lutte à mort pour défendre le sol national et, malgré les pertes, a été tenue pour un acte d’héroïsme menant à la victoire. Du côté allemand, son souvenir a été éclipsé par la bataille de la Somme intervenue la même année, puis après la guerre est devenue le symbole soit d’une bataille vaine soit d’un effort trahi dont les nazis pourront opérer la récupération. Aujourd’hui encore, Verdun fait l’objet d’un consensus du côté français tandis que sa mémoire souffre du côté allemand d’un faible inté-rêt plus général pour une guerre recouverte dans la mémoire collective par celle de 1939-1945.

Pour en discuter, comparer les mémoires et en tirer un sens encore utile de nos jours, trois historiens, un français (Nicolas Offenstadt) et deux allemands (Gerd Krumeich, Steffen Bründel) sont convoqués à débattre en allemand sous la modération de Pierre Monnet, Directeur de l’IFRA-SHS.